Octobre 2016
Michael Lewis, journaliste à la revue Vanity Fair, a passé six mois à la Maison-Blanche avec Barack Obama en 2012 pour connaître ses trucs d’efficacité. Il a publié un article par la suite pour nous présenter un portrait détaillé de la façon dont ce président moderne gère son travail. Ryan Lizza du New Yorker a fait de même avec les centaines de pages de notes de la Maison-Blanche qu’il a pu consulter. Une fois tissées ensemble, elles ont donné une image de ce à quoi pouvait ressembler le flux de travail présidentiel. Voici quelques conseils de productivité particulièrement utiles de ce président dont nous pouvons tous tirer parti.
1. Commencer sa journée la veille au soir
La journée de Barack Obama commence la veille au soir. Ainsi quand il se réveille à 7 h le matin, il a déjà commencé à travailler sur ses priorités la veille.
Donc, à 22 h, après que sa famille se soit retirée pour la nuit, il se penche sur ses tâches prioritaires pendant trois heures, jusqu’à 1 h. Ces heures lui fournissent ainsi ce qu’il ne trouve nullement au cours de la journée : du temps ininterrompu de travail. L’absence d’interruptions lui permet d’entrer profondément dans la tâche à accomplir et de réaliser le meilleur travail possible. Parmi ses tâches nocturnes, il règle les petits détails laissés en suspens au cours de la journée et regarde les documents que son personnel lui a demandé de passer en revue.
2. Faire de l’exercice
Barack Obama s’assure de faire suffisamment d’exercice. Chaque matin, de 7 h 30 à 8 h 30, il s’entraîne dans son centre de conditionnement physique personnel, situé au 3e étage de sa résidence, à faire du cardio un jour et de la musculation le lendemain. Sa logique : le reste de son temps sera plus productif s’il s’entraîne. « Vous devez faire de l’exercice physique, dit-il à Vanity Fair, sinon, à un certain point, vous vous écroulerez. » Aussi, de temps à autre, il joue une partie de basketball avec des amis qui ont tous une solide expérience de ce jeu.
3. Protéger son temps personnel
Barack Obama a trois moments dans son agenda qui sont incontestablement sacrés : sa séance d’entraînement du matin, son souper avec ses filles et le temps qu’il consacre à son travail quand sa famille s’endort à 22 h. Chaque bloc de temps sert un rôle différent pour Barack Obama : l’exercice physique garde son corps en bonne santé, le travail du soir l’aide à rattraper le retard sur ses priorités et le souper est le temps particulièrement sacré qu’il dédie à ses filles.
4. Limiter la fatigue reliée à la prise de décisions
Prendre des décisions, grandes et petites, ça fatigue! « Le simple fait de prendre une décision affaiblit notre capacité à prendre des décisions plus tard. Les psychologues appellent ce phénomène la fatigue décisionnelle », dit-il.
C’est pourquoi Barack Obama a décidé d’en réduire le nombre. «Je ne veux pas prendre de décisions sur ce que je vais manger ou ce que je vais porter comme vêtements, dit-il à Michael Lewis, parce que j’ai beaucoup d’autres décisions à prendre.»
Il ajoute : «Vous devez concentrer votre énergie reliée à la prise de décisions. Vous devez systématiser, établir des routines, des habitudes pour réduire le nombre de décisions à prendre. C’est ainsi que j’ai décidé de ne porter que des complets gris ou bleus.»
Cette pratique de systématisation ne s’applique pas uniquement à sa garde-robe, mais aussi aux notes qui se rendent à sa table de travail pour une prise de décisions. Il préfère qu’elles soient accompagnées dans le bas de trois cases à cocher : d’accord, en désaccord, pour discussion.
Quoique la décision puisse être complexe, créer les trois cases au bas de la note est efficace puisque cela accélère la rétroaction.
5. Être confiant
Inspirez-vous de cette citation de Barack Obama lorsque vous ferez face à une restructuration, à un lancement de produits ou à une décision dont vous n’êtes pas complètement certain : «Il n’y a rien qui arrive à mon bureau qui soit facile à résoudre. Sinon quelqu’un d’autre avant moi aurait déjà réglé le problème. C’est ainsi que vous vous retrouvez à jouer avec des probabilités puisque toute décision que vous prendrez aura alors une probabilité de 30 % à 40 % qu’elle ne fonctionne pas. Vous devez en être conscient et vous sentir confortable avec la façon dont vous prendrez vos décisions. Vous ne pouvez pas vous permettre d’être paralysé par le fait que cela pourrait ne pas fonctionner. En plus de cela, après que vous avez pris votre décision, vous devez feindre une certitude totale à ce sujet. Les gens que vous dirigez ne veulent pas penser en termes de probabilités.»
Barack Obama aura occupé pendant huit ans un des postes les plus complexes au monde. Nous pouvons tous nous en inspirer pour réaliser notre travail avec brio.
Sur ce, je vous souhaite une bonne continuité et au plaisir de vous retrouver en novembre pour le prochain bulletin!