L’optimisme

Le 28 février 2019

L’optimisme est cette attitude mentale qui conduit certaines personnes à être contentes de tout et à être confiantes en une tournure positive des événements à venir.

Chacun d’entre nous a cette capacité d’éprouver le sentiment que le dénouement d’une situation incertaine nous sera favorable, que nous trouverons la solution, qu’il y aura une issue et qu’elle sera positive pour nous.

Pourquoi? Parce que l’optimisme est une attitude, une posture mentale qui se développe et qui s’apprend. En effet, des recherches ont établi que notre propension à l’optimisme est expliquée par trois facteurs :

  • L’hérédité : jusqu’à 50 % de l’optimisme est transmis génétiquement et est inné.
  • Les facteurs sociodémographiques : l’âge, le sexe, l’état civil, le degré d’instruction, le revenu, l’endroit où nous habitons, etc. sont responsables de 10 % de notre optimisme.
  • Les choix personnels : le 40 % restant est lié à nos choix personnels, à nos activités volontaires qui nous permettent de dépasser notre niveau d’optimisme acquis génétiquement. C’est ce 40 % qui nous autorise à dire que l’optimisme s’apprend.

Concrètement, cela veut dire que, même si nous sommes issus d’une lignée de pessimistes et que nous ne sommes pas encore complètement satisfaits de nos conditions de vie, nous pouvons quand même faire preuve d’optimisme à condition d’agir en conséquence sur ce 40 %.

L’optimisme du gestionnaire

Dans l’organisation, l’optimisme du gestionnaire est particulièrement important pour instaurer une attitude positive dans l’équipe et ainsi accroître le niveau d’implication des employés, la motivation, la performance, l’innovation et les comportements solidaires entre les collaborateurs.

L’optimisme, cela ne veut pas dire que « tout va parfaitement bien! », ce n’est pas la pensée magique, ce n’est pas faire l’autruche, ce n’est pas porter des lunettes roses en tout temps. Au contraire, l’optimisme, c’est être conscient que les choses peuvent ne pas bien aller actuellement, que le chemin peut être difficile, mais que, malgré tout, nous restons confiants en la réussite ultime de nos objectifs ou de nos projets.

François Gabilliet, professeur de psychologie et de management à ESCP Europe (Paris) et docteur en sciences de la gestion, nous rappelle dans son livre L’éloge de l’optimisme qu’on reconnaît un gestionnaire optimiste à travers quatre attitudes fondamentales qui structurent sa relation au quotidien avec les membres de son équipe :

  • Le gestionnaire optimiste concentre l’essentiel de son action sur les forces de ses collaborateurs. Il crée un environnement propice pour qu’ils puissent utiliser leurs forces régulièrement. Surtout il est conscient qu’une force est à la fois un talent et une passion, et que seuls ces deux éléments réunis permettront à ses collaborateurs de faire une différence.
  • Le gestionnaire optimiste privilégie les solutions. En cas de difficultés majeures, il ne s’attarde pas au pourquoi des choses. Il se concentre surtout sur le « comment faire pour », c’est-à-dire, sur la recherche immédiate de voies alternatives ou d’opportunités nouvelles nées de la difficulté rencontrée. Il sait qu’il n’y a que l’action qui peut changer les choses.
  • Le gestionnaire optimiste traque les petites victoires. Il ne manque pas de féliciter un collaborateur après avoir gagné, d’encourager un employé pendant qu’il est en train de fournir un effort, de célébrer formellement avec son équipe une victoire d’étape, un obstacle franchi avec brio, une avancée technologique, un nouveau client. Bref, un gestionnaire optimiste aime prendre ses collaborateurs en « flagrant délit de réussite » aussi modeste soit-elle.
  • Le gestionnaire optimiste pousse à la persévérance et à la prise de risque. Il sait ce qu’il fera si les choses tournent mal et se donne à l’avance le droit d’essayer de nouveau. Il permet à ses collaborateurs de prendre des risques, d’innover et de faire bouger les choses. Il accorde le droit à l’erreur dès lors que cette erreur peut être analysée et représenter une source d’apprentissage.

En résumé, une personne optimiste, c’est quelqu’un qui, en toutes circonstances, va tenter d’optimiser la situation puisque c’est la posture mentale la plus prometteuse pour se motiver soi-même et mobiliser les gens autour de nous.

Travailler sans interruption et le bonheur vont de pair

Meik Wiking, président de l’Institut de recherche sur le bonheur de Copenhague, a publié en 2018 « Le livre du Lykke – Le tour du monde des gens heureux » dans lequel il répertorie l’ensemble des facteurs de bonheur à travers le monde.

Bien sûr, certains de ces facteurs concernent le travail et l’un d’entre eux est la gestion des interruptions. L’auteur démontre que si les employés bénéficient de la liberté pour travailler sans interruption sur une tâche, ils s’approchent incontestablement un peu plus du bonheur. Le mot clé ici est « liberté » : si les employés ont la liberté d’organiser leur travail comme bon leur semble avec la certitude de ne pas être dérangés, ils seront automatiquement plus heureux.

Ainsi, trois choses nous empêcheraient de travailler sans interruption selon l’auteur : les réunions, les gestionnaires et les courriels. Ce qui annihile grandement notre productivité puisque nous nous retrouvons bien souvent à faire entrer, entre deux réunions, dans des trous de 10 à 20 minutes, des tâches qui nécessitent de la concentration et de longues périodes sans interruption pour être effectuées correctement.

Pour résoudre ce problème, l’auteur suggère de mettre en place des « jeudis sans parler », le premier ou le dernier jeudi de chaque mois, et d’instaurer une règle, à savoir que personne n’a le droit de se parler ce jour-là. Pas d’interruptions, seulement du silence, et là, nous pourrions enfin avancer dans notre travail. Si une journée entière sans se parler est impossible, des « zones créatives » quotidiennes comme deux heures entières ininterrompues pourraient être créées de façon à travailler sur des tâches qui exigent toute notre concentration.

Cela pourrait être également des demi-journées, comme l’a fait la compagnie Intel qui a expérimenté le « temps calme du mardi matin » avec un système d’affiche sur la porte « Ne pas déranger ». Trois cents ingénieurs et gestionnaires se sont mis d’accord pour réduire au minimum les interruptions les mardis matin : aucune réunion prévue et les appels téléphoniques renvoyés sur messageries. L’objectif était d’assurer quatre heures de « temps de réflexion » et d’en mesurer les conséquences.

Le test a duré sept mois, et 71 % des participants ont recommandé de l’étendre à d’autres services. Intel a conclu que l’essai avait été un « succès en termes d’augmentation de la productivité des salariés, d’efficacité et de qualité de vie au travail pour bon nombre de collaborateurs à divers postes de l’entreprise ».

Ainsi, jouir de temps sans interruption a été une source de productivité et de bonheur chez Intel, mais il est possible que votre lieu de travail ait besoin d’adapter ce système. Au Danemark, par exemple, où les employés bénéficient d’un haut niveau de liberté et d’autonomie, c’est le télétravail qui leur permet de travailler sans réunions, sans interruption. En effet, les Danois ont souvent le droit de délocaliser une partie de leur charge de travail à la maison. Selon l’auteur, c’est une des raisons qui expliquent que 94 % des Danois se disent heureux de leurs conditions de travail et que 58 % d’entre eux continueraient de travailler même s’ils n’en avaient plus le besoin financier.

Pourquoi ne pas lancer une conversation au bureau sur la façon dont vous pourriez mettre en place des idées comme les « zones créatives », le « temps calme du mardi matin » ou le « télétravail » pendant lesquelles aucune réunion n’aurait lieu, aucun appel téléphonique ne serait passé et aucun courriel ne serait lu ou envoyé? Convainquez les gens de faire un essai pendant un mois ou deux, et mesurez par la suite les résultats en termes de productivité et de satisfaction des employés.

Dans la formation que nous donnons depuis 1987 intitulée « La gestion du temps et des priorités », la gestion des interruptions a toujours été un élément important à considérer pour augmenter notre productivité. Toutefois, ce que nous apprenons dans les différentes recherches aujourd’hui est que la gestion des interruptions a également le pouvoir de nous rendre heureux puisqu’elle offre un élément de liberté : du temps libre de toute interruption.

Comme le disait Périclès, l’homme d’État athénien : « Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage ».

Cultiver l’optimisme – Partie 3

Août 2014

Août 14Pour terminer cette série de bulletins sur l’optimisme, j’aimerais vous partager les deux principaux conseils que les experts nous donnent pour être une personne de plus en plus optimiste dans notre vie.

1. Sélection de l’attention (SA) ou la manière de regarder la vie
Le premier conseil que les experts nous donnent pour être une personne de plus en plus optimiste se résume à toujours diriger notre attention vers ce qui suscite du positif en nous, comme :

  • Fréquenter des personnes optimistes;
  • Remarquer les qualités et les points forts des personnes pessimistes au lieu de voir uniquement leur imperfection;
  • Choisir de nous concentrer chaque instant sur ce qui nous fait du bien. Par exemple, si en nous levant un certain matin, nous avons le choix entre diriger notre attention sur le chant des oiseaux, le bruit des enfants dans le salon, les nombreux dossiers qui attendent au bureau ou les rénovations de la maison, et que nous nous apercevons que c’est le chant des oiseaux qui nous fait du bien, nous déciderons alors de fixer notre attention à cet instant précis sur le chant des oiseaux;
  • Décider de nous attarder aux choses positives de la vie au lieu des choses négatives. Bien sûr, il y a les accidents, les maladies, les pannes, les tracasseries administratives, la pollution, mais il y a aussi les amis, la famille, le travail, la santé, notre niveau de confort. On le sait, plus nous nous concentrons sur du négatif, plus notre humeur chute et plus nous focalisons sur du positif, plus notre état d’esprit s’améliore.

Ceci me fait penser à la conférence de Patch Adams à laquelle j’ai assisté en mars dernier. Il disait que c’est à l’âge de 18 ans qu’il a décidé d’être une personne optimiste et heureuse chaque jour de sa vie. Et qu’à ce jour, à 69 ans, il avait tenu son pari. Il mentionnait qu’être optimiste ne veut pas dire ignorer les événements négatifs de la vie, mais agir malgré les difficultés. À une étudiante qui lui demandait comment prodiguer des soins humains dans le système de santé alors que le temps ne lui permettait pas toujours, il a répondu : « Posez-vous la question comment vous pourriez y arriver, faites confiance à votre créativité et passez à l’action! »

2. Interprétation positive (IP) ou la manière de faire face aux événements
Le deuxième conseil que nous prodiguent les experts pour piloter notre vie avec optimisme est de réaliser que, lorsque nous faisons face à un événement défavorable dans notre vie, l’important n’est pas l’événement en soi, mais bien la façon dont nous avons de percevoir cet événement.

Ainsi, une personne optimiste percevra l’événement défavorable non pas comme un danger, mais comme une opportunité qui se présentera et qui lui permettra de rebondir.

C’est ce que suggère la signification du mot Crise en chinois sur la photo de ce bulletin. Deux idéogrammes sont associés pour définir le mot Crise : un idéogramme pour danger et un idéogramme pour opportunité. Donc, il appartient à chacun de nous de percevoir l’événement défavorable comme un danger ou une opportunité.

Martin Seligman, psychologue de renommée internationale sur l’optimisme, a créé la méthode ABCDE pournous permettre de voir les opportunités derrière un événement défavorable :

A : adversité
Dans un premier temps, il s’agit de reconnaître les faits de la situation problématique. À titre d’exemple : « J’ai échoué à mon examen de promotion de l’automne dernier en gestion. »

B : beliefs (croyances)
Deuxièmement, il convient de nous interroger sur nos croyances actuelles concernant cette situation difficile. Est-elle de notre responsabilité ou reliée à des événements extérieurs, est-elle permanente ou temporaire, est-elle spécifique ou généralisée? Nous parlons ici de la partie 1 du bulletin sur l’optimisme.

C : conséquences négatives
Dans un troisième temps, nous pouvons commencer à nous interroger sur les conséquences négatives de la situation rencontrée. Quelles sont-elles? Quelle est la probabilité que ces conséquences surviennent? Dans l’exemple ci-dessus, les conséquences négatives peuvent être : « Mon plan de carrière est remis en question. » ou « Je n’aurai pas l’occasion de postuler pour un poste de gestion avant quatre ans. »

D : délégitimation (confrontation positive)
Puis vient le temps de la confrontation positive. Y aurait-il des effets positifs à cette situation? En quoi représenterait-elle une opportunité? Avons-nous une marge de manoeuvre pour reprendre les choses en main?

Dans l’exemple ci-dessus, cela pourrait être : « Un des effets positifs est que je consacrerai plus de temps à mon jeune garçon de trois ans au cours des prochaines années puisque ma promotion en gestion aurait occasionné beaucoup de voyages à l’extérieur du pays. » « Pour reprendre les choses en main cependant, je m’inscrirai de nouveau dans quatre ans à cet examen de promotion et entretemps, je commencerai un certificat en gestion qui est un prérequis à cette promotion. »

E : énergie
C’est le temps de la dynamisation. Il s’agit de prendre des décisions et de passer à l’action pour rebondir.

Dans l’exemple ci-dessus, s’inscrire à un programme de certificat en gestion s’avérerait peut-être une solution.
En conclusion, l’optimisme est une manière de regarder la vie (SA) et une manière de faire face aux événements (IP) afin de percevoir toute chose comme une chose bonne. Certains experts appellent cette formule l’équation de l’optimisme durable :

O = SA + IP*

Sur ce, je vous souhaite un beau retour au travail et au plaisir de vous retrouver en septembre pour le prochain bulletin.


* Source : MANDEVILLE, Lucie. Le bonheur extraordinaire des gens ordinaires, Les Éditions de l’Homme, 2010, p. 211

Cultiver l’optimisme – Partie 2

Juin/Juillet 2014

Juin-Juillet 14L’optimisme a des effets inestimables sur l’être humain. Il permet une meilleure santé physique et mentale, une plus grande espérance de vie, une productivité accrue, un degré de bonheur plus élevé et davantage de chance, la chance étant définie comme un événement bénéfique inattendu.

Mais pourquoi les optimistes ont-ils plus de chance que les autres? Le Dr Richard Wiseman, professeur de psychologie, directeur du «Laboratoire de la chance» à l’Université de Hertfordshire (GB) et auteur d’un ouvrage sur le sujet, a découvert que ce n’est pas tant le hasard qui explique la chance à répétition des optimistes mais bien une série de comportements que ces optimistes adoptent dans leur vie de tous les jours.

Selon le Dr Wiseman, les optimistes apparaissent comme des «machines à fabriquer de la chance» pour quatre grandes raisons, qui sont autant de bons conseils pour attirer la chance:

  1. Les optimistes passent beaucoup de temps à «programmer» leur chance

    Les optimistes pensent en permanence à ce qu’ils aimeraient concrétiser et aux possibilités de réussite, qu’il s’agisse de buts, de projets, d’intentions ou de vagues aspirations.Ils mettent ainsi leur esprit dans une sorte de forme mentale, de structure psychologique favorable pour reconnaître et accueillir les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter à eux dans l’avenir pour les aider à réaliser leurs aspirations.

  2. Les optimistes s’attendent à rencontrer des occasions favorables à la réalisation de leurs désirs

    Les optimistes sont plus attentifs que la moyenne des gens aux possibilités positives qui les entourent, parce qu’ils s’attendent à rencontrer des opportunités qui leur permettront de réaliser leurs désirs. On parle ici «d’anticipation positive» propre aux optimistes. En effet, ceux-ci sont certains que des occasions se présenteront, que des personnes géniales se pointeront sur leur route et que leur chance se poursuivra.

    Les optimistes sont conscients que les opportunités se présenteront sous trois formes principales : des rencontres futures avec d’autres personnes, des territoires encore inconnus à découvrir ou des demandes non encore exprimées.

    Les rencontres peuvent être inattendues, à la terrasse d’un café ou dans le métro, par exemple. Elles peuvent aussi provenir d’une mise en relation, par le biais d’une rencontre chez des amis communs ou d’un échange informel d’ordre professionnel. Mais dans tous les cas, les optimistes décident d’entrer en contact avec les autres. Ils sont capables d’anticiper tout ce que ces rencontres pourraient représenter de positif dans l’avenir.

    Les territoires inconnus sont des champs d’action nouveaux que les circonstances de la vie permettront d’explorer. Un voyage, un roman, un essai philosophique, un journal, un site Web, des études, etc. ouvrent des possibilités qui apparaîtront comme autant de «chances».

    Les demandes proviennent de l’entourage et peuvent concerner du soutien, des informations, des solutions, de la collaboration ou autres.

  3. Les optimistes se fient à leur intuition

    Les chanceux sont branchés en permanence sur leur intuition, sur leur petite «voix intérieure» et les optimistes s’entraînent à la développer en toutes circonstances.

  4. Les optimistes ont une capacité supérieure de rebondir face à la malchance

    Même en cas d’échec, les optimistes continuent de chercher des pistes et surtout à prendre des décisions dans le but de déboucher sur des solutions constructives. Ils refusent de ruminer en permanence leurs faiblesses, leurs échecs; ils évitent de revenir sur ce qui n’a pas été réalisé.

C’est une sorte de «savoir-faire-avec-les-difficultés», grâce auquel les optimistes entreprendront immédiatement la recherche d’opportunités nouvelles, sans doute cachées au coeur des difficultés.

En conclusion, si des événements bénéfiques imprévisibles arrivent plus fréquemment aux optimistes qu’à la majorité des gens, ce n’est pas parce qu’ils sont chanceux mais bien parce qu’ils « aident la chance » en la programmant et en restant attentifs aux opportunités.

Sur ce, je vous souhaite un bel été et de merveilleuses vacances, et au plaisir de vous retrouver en août pour le prochain bulletin, qui poursuivra sur le même sujet.

Cultiver l’optimisme – Partie 1

Mai 2014

Mai 14J’ai donné une conférence sur l’Art de cultiver l’optimisme en avril dernier. J’ai donc pensé vous livrer, au cours des prochains bulletins, quelques stratégies pour développer votre optimisme tant au travail que dans votre vie personnelle.

Définitions de l’optimisme

Voyons d’abord quelques définitions de l’optimisme :

  • Voir le verre d’eau à moitié plein au lieu d’à moitié vide.
  • Regarder le bon côté des choses.
  • Voir à travers une boule de cristal un avenir rempli de belles choses.
  • Pratiquer l’art de l’espérance.
  • Anticiper globalement un avenir positif, c’est-à-dire, avoir la certitude que l’on pourra atteindre ses objectifs d’une façon ou d’une autre et que les choses finiront par s’arranger en dépit des revers et des déconvenues.
  • Croire que l’on possède à la fois l’envie et les moyens d’atteindre les objectifs que l’on se fixe, quels qu’ils soient.

En résumé, une personne optimiste, c’est quelqu’un qui voit le bon côté des choses et qui est capable d’éprouver le sentiment que le dénouement d’une situation incertaine lui sera favorable, qu’il trouvera la solution, qu’il y a une issue et qu’elle sera positive pour lui.

Mais comment réussir à demeurer optimiste devant les événements négatifs qui arrivent dans nos vies? Une des stratégies réside dans la manière dont on a de nous expliquer nos difficultés. Selon Martin Seligman, psychologue de renommée internationale sur l’optimisme, nous avons tendance à utiliser trois dimensions pour expliquer nos difficultés.

Première dimension pour expliquer nos difficultés : la permanence

Par exemple, en réponse à une déception, comme le fait de ne pas avoir réussi un examen de promotion, une personne pessimiste verra dans ce revers un phénomène permanent qui persistera, qui sera toujours là pour lui empoisonner la vie. Elle aura recours à des mots comme « toujours » et « jamais » : « J’échoue toujours à mes examens. », « Je ne réussis jamais mes examens. »

Au contraire, une personne optimiste atténuera ses propos en parlant plutôt « d’aujourd’hui » et « de ces derniers temps » et mettra ainsi les difficultés sur le compte de conditions temporaires : « J’ai échoué à l’examen du printemps dernier. »

Par conséquent, pour développer une vision optimiste de nos difficultés, il est important de nous les expliquer en termes de difficultés temporaires et non de difficultés permanentes.

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Deuxième dimension pour expliquer nos difficultés : la généralisation

Alors que la permanence a trait au temps, la généralisation a trait à l’espace dans lequel nous nous mouvons. Par exemple, devant le même fait d’avoir échoué à l’examen de promotion, la personne pessimiste généralisera et se comportera comme si la difficulté avait envahi la totalité de sa vie. Elle arrêtera, par exemple, de s’investir dans sa vie familiale et sociale, de faire son jogging, d’aller à des soirées. Elle s’effondrera plutôt et broiera du noir.

Au contraire, la personne optimiste parviendra à enfermer ses problèmes dans une case et à continuer de mener sa vie, même quand un élément capital de celle-ci – travail, amour – se détériore. Elle restera autant investie dans sa vie de couple, sa vie sociale suivra son cours habituel et elle continuera à s’entraîner trois fois par semaine, par exemple.

Par conséquent, pour développer une vision optimiste de nos difficultés, il est important de nous les expliquer en termes de difficultés spécifiques qui touchent une partie de notre vie seulement et non en termes de difficultés générales qui envahissent la totalité de notre vie.

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Troisième dimension pour expliquer nos difficultés : la personnalisation

Il reste une dernière dimension que nous utilisons pour expliquer nos difficultés : la personnalisation. Les personnes pessimistes les attribuent à une déficience personnelle dont elles ne pourront jamais se défaire. Elles se jugent sans valeur et sans talent, ce qui débouche en général sur une perte d’estime de soi. Elles les intériorisent alors de cette façon : « Je suis bête. », « Je ne vaux pas un clou. »

À l’inverse, les personnes optimistes les extériorisent en rejetant sur des circonstances extérieures la responsabilité de leurs difficultés et ne se sentent pas dévalorisées par un échec : « Les conditions n’étaient pas favorables pour la réussite de cet examen. Je vivais une séparation et je manquais de sommeil. » ou « Je m’y suis mal pris pour compléter cet examen. »

Par conséquent, pour développer une vision optimiste de nos difficultés, il est important de considérer que ce sont des circonstances extérieures qui sont responsables de ces difficultés et non pas une déficience personnelle puisque cette attitude vous permettra de modifier votre approche la prochaine fois.

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En conclusion, Martin Seligman mentionne qu’il est important d’avoir un débat intérieur positif avec nous-mêmes chaque fois que nous vivons des difficultés. Vous vous assurez ainsi de les expliquer en termes de difficultés temporaires, spécifiques et attribuables à des circonstances extérieures.

Sur ce, je vous souhaite une belle continuation et au plaisir de vous retrouver en juin pour le prochain bulletin sur le sujet.