L’invisible gorille

Mai 2015

CaptureTout le monde a expérimenté ce curieux phénomène où on ne voit pas un objet pourtant situé juste sous nos yeux. Cette cécité attentionnelle ou ce manque d’attention a été étudié par deux professeurs en psychologie, Daniel Simons de l’université de l’Illinois et Christopher Chabris de l’université Harvard.

Ces deux psychologues ont développé un test de l’attention où on vous demande, dans une vidéo, de compter le nombre de passes de ballon que font les joueurs en chandails blancs d’une équipe de basketball. Si vous n’avez pas déjà passé ce test, je vous invite à arrêter votre lecture ici et à aller regarder cette vidéo. Lisez les explications au-dessous de la vidéo uniquement après l’avoir visionnée.

HYPERLINK « http://www.theinvisiblegorilla.com/gorilla_experiment.html« 

C’est fait? Vous avez passé ce test? Ainsi, vous avez visionné une vidéo où une équipe de basketball se lançait un ballon dans les airs et vous avez compté le nombre de fois où les joueurs de l’équipe avec les handails blancs avaient le ballon entre les mains. Durant les échanges, une femme déguisée en gorille a traversé la scène en se tapant la poitrine. Avez-vous vu le gorille?

Cette vidéo a été créée en 1999 et, depuis, plusieurs personnes l’ont visionnée. Résultat? Toutes les fois, au moins 50 % des gens ne voient pas le gorille. Pourquoi? L’explication est que les gens sont tellement concentrés à calculer le nombre de passes qu’ils deviennent aveugles à tout autre événement inattendu même si celui-ci est aussi évident qu’un gorille.

Les chercheurs ont fait une autre vidéo en 2010 intitulée « The Monkey Business Illusion ». Les mêmes conclusions s’imposent : une majorité de gens ne voient pas les événements inattendus lorsqu’ils sont concentrés sur une tâche.

HYPERLINK « http://www.theinvisiblegorilla.com/videos.html#studyvids« 

Pourquoi certains voient-ils les événements inattendus (le gorille) et d’autres non? Les auteurs ont découvert que cela n’a rien à voir avec l’intelligence, la personnalité ou le sexe. Cela dépend plutôt du type d’événement inattendu que vous rencontrez et de votre expérience.

À titre d’illustration, les auteurs ont fait une autre étude dans le métro de Washington où ils ont demandé à un violoniste renommé, Joshua Bell, gagnant de plusieurs prix, de jouer de la musique classique. Ainsi, un vendredi matin, durant les heures d’affluence, Joshua Bell se plaça à une sortie de métro près d’un escalier roulant, sortit son violon Stradivarius de 3 millions de dollars, déposa l’étui du violon à ses pieds, y déposa un peu de monnaie et commença à jouer. Au cours de sa performance de 45 minutes, plus de 1 000 personnes sont passées à quelques pieds de lui, mais seulement 7 d’entre elles se sont arrêtées et ont donné un total de 32,17 $.

Pourquoi ce musicien de renommée internationale est-il passé inaperçu? Parce que les gens se concentraient à se rendre au travail (tout comme vous étiez concentré à compter le nombre de passes de ballon) et non à rencontrer un violoniste de renommée internationale (un gorille dans le test des ballons). Parmi les 7 personnes qui ont remarqué le violoniste, certains avaient assisté à son concert trois semaines auparavant et les autres étaient violonistes eux-mêmes. Par conséquent, la situation (le fait d’avoir assisté à un concert du violoniste) et leur expertise du violon ont fait que ces 7 personnes ont été en mesure de diriger leur attention vers cet événement inattendu (le gorille dans le test des ballons).

Si vous êtes de ces personnes qui ont vu le gorille, cela ne veut pas dire que vous êtes à l’abri de la cécité attentionnelle et que vous verrez toujours les événements inattendus. Cela dépendra toujours de la situation et de votre expertise.

Que pouvons-nous donc faire face à la cécité attentionnelle? D’abord, prendre conscience que lorsque nous concentrons notre attention sur quelque chose, inévitablement, il y aura des événements inattendus qui nous échapperont. C’est la façon dont notre cerveau fonctionne. Par exemple, tenir une conversation sur notre cellulaire au volant prend une partie de notre attention (comme compter le nombre de passes de ballon) et diminue nos capacités à faire face à un événement inattendu qui se présenterait sur la route (tel le gorille).

Ensuite, une autre façon de faire face à la cécité attentionnelle est de prendre des mesures pour ne pas voir uniquement ce qu’on s’attend à voir. Par exemple, dans la majorité des accidents de la route entre voitures et deux-roues, quand on interroge la personne qui était au volant de la voiture, elle expliquera qu’elle n’a pas vu la moto (ou le vélo) et que le deux-roues est sorti de nulle part. En fait, c’est le même principe que la vidéo : la personne au volant s’attend à voir des voitures sur la route et son attention est focalisée là-dessus (compter le nombre de passes). La moto ou le vélo, c’est le gorille, et le cerveau n’a même pas « perçu » ce deux-roues alors qu’il était pourtant aussi visible que ce gorille au milieu du groupe qui joue au ballon.

La cécité attentionnelle, c’est aussi les opportunités qui se présentent dans notre quotidien et que nous ne voyons pas parce que nous sommes trop concentrés sur autre chose. Prendre des mesures pour ne pas voir uniquement ce qu’on s’attend à voir, c’est également se placer dans un état de réceptivité pour remarquer les perceptions des autres, les opportunités et les défis dans son équipe.

Finalement, au travail, la cécité attentionnelle veut dire que si vous focalisez votre attention sur une tâche qui vous intéresse (compter le nombre de passes), cela sera beaucoup plus facile d’ignorer les distractions (le gorille), tels un environnement bruyant et des gens qui circulent autour de votre aire de travail.

Sur ce, je vous souhaite un beau printemps et au plaisir de vous retrouver en juin pour le prochain bulletin.

Suggestion de lecture
The Invisible Gorilla, Christopher Chabris et Daniel Simons, 2009.

Et si vous preniez du recul ?

Février 2015

unnamed (1)Nous avons tous des tâches difficiles à réaliser au travail et dans notre vie personnelle. Il peut s’agir de régler un conflit avec un collègue, de lancer un nouveau produit, de réduire les dépenses, d’acheter une automobile, de choisir un service de garde pour les enfants ou de planifier des vacances en famille.

Selon une étude faite en 2011 par deux professeurs de marketing, Manoj Thomas de l’Université Cornell et Claire I. Tsai de l’Université de Toronto, il existerait un truc simple et efficace pour nous faciliter la vie dans ces tâches complexes. Il suffirait de prendre un léger recul physique pour que soudainement la difficulté ressentie par rapport à ces tâches disparaisse.

Dans cette étude, intitulée « Psychological Distance and Subjective Experience : How Distancing Reduces the Feeling of Difficulty », M. Thomas et Mme Tsai ont demandé à une centaine d’étudiants de lire à haute voix des séries de mots complexes apparaissant à l’ordinateur. Tous les étudiants devaient le faire en restant le dos bien appuyé au dossier du fauteuil. Parfois, le dossier était incliné vers l’avant (ce qui approchait le visage de l’écran), d’autres fois, le dossier était incliné vers l’arrière (ce qui éloignait le visage de l’écran).

Les résultats ont été impressionnants. Les étudiants qui étaient penchés vers l’arrière, pour conserver une distance de 38,8 pouces entre leurs yeux et leur écran d’ordinateur, ont trouvé plus facile la prononciation des mots complexes, comparativement à ceux qui étaient penchés vers l’avant et dont les yeux restaient à 12,5 pouces de l’écran.

Pourquoi? Les auteurs expliquent que l’augmentation de la distance physique devant une tâche complexe augmente aussi la distance psychologique et nous permet de percevoir la tâche comme étant moins difficile. C’est comme si l’esprit interprétait que la tâche vue d’une distance plus grande était plus facile.

Les auteurs nous invitent aussi à considérer d’autres façons de créer une distance psychologique par rapport à nos difficultés, comme adopter le point de vue d’une autre personne ou nous imaginer prendre une décision pour un futur lointain.

De plus, les résultats de l’étude ont permis de constater que les étudiants qui bénéficiaient d’une plus grande distance par rapport à leur écran d’ordinateur ressentaient également beaucoup moins d’anxiété que les autres à l’égard d’une tâche complexe.

Ainsi, la prochaine fois que vous serez confronté à une tâche ardue ou à une décision délicate, prenez du recul! Vous constaterez que non seulement vous percevez la tâche comme étant plus facile à réaliser mais que vous êtes également moins anxieux.

Sur ce, je vous souhaite une belle continuation et au plaisir de vous retrouver en mars pour le prochain bulletin.

Soyez dans le flux

Avril 2014

Avril 14Dans les années 1960, le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi a découvert que les activités les plus susceptibles de vous rendre heureux et motivé au travail sont celles qui représentent un défi que vous êtes confiant de pouvoir relever et celles dans lesquelles vous pouvez utiliser vos talents. Lorsque vous travaillez sur ce type de tâches qui combinent défi et talent, vous vivez alors un état de flux ou une expérience optimale.

Lorsque vous êtes dans cet état de flux, vous vous retrouvez alors complètement absorbé et concentré sur la tâche à accomplir, au point que vous perdez toute notion du temps. Par exemple, pour une tâche réalisée dans un état de flux, vous pourriez avoir l’impression que celle ci ne vous a pris que cinq minutes de votre temps, alors que, en réalité, vous pourriez y avoir consacré jusqu’à cinq heures.

En fait, si vous vous retrouvez dans cet état de flux, c’est que vous avez appliqué la clé suivante, soit celle de vous adonner à des activités à la hauteur de vos talents et de vos compétences.

À l’inverse, si vous pratiquez des activités qui ne présentent pas un défi pour vous et qui sont trop faciles compte tenu de vos talents, vous vous ennuierez. De même, si vous exercez des activités qui sont trop difficiles pour vous et qui dépassent vos compétences, vous vivrez de l’angoisse et du stress. L’état de flux consiste donc à vivre une expérience qui occupe le juste milieu entre l’ennui et l’angoisse, et dans laquelle la difficulté de la tâche et le niveau d’aptitude coïncident.

Augmenter le nombre de moments de flux au travail

Il a été prouvé que nous ressentons l’état de flux davantage au travail que durant les loisirs. Il est donc illusoire d’attendre la pause, la fin de la journée ou les vacances pour vivre un état de flux. Pour augmenter les moments de flux au travail, vous pourriez privilégier les stratégies suivantes :

  1. Lancez-vous des défis. Par exemple, les membres d’un service de nettoyage d’un petit hôpital se lançaient régulièrement des défis pour améliorer leur travail: trouver un moyen pour effectuer telle manoeuvre plus vite, de manière moins harassante; chercher le produit le plus efficace; s’interroger sur ce qui pourrait encore être amélioré.
  2. Demandez à votre gestionnaire de vous confier des tâches qui représentent un défi pour vous et qui vous permettraient d’utiliser vos compétences et votre savoir-faire.
  3. Si vous avez des défis à relever qui dépassent vos compétences, développez vos talents par de la formation, du coaching et/ou de la lecture. Cela peut s’avérer très motivant de cultiver vos talents dans les domaines que vous désirez exploiter.
  4. Prenez conscience de vos moments de flux en notant dans un calepin, au cours des prochains jours, les activités qui déclenchent en vous des moments de stress, de flux ou d’ennui. Demandez-vous, par la suite, quel type d’action vous pourriez privilégier pour vivre davantage de moments de flux. Voici quelques exemples à titre d’illustration :

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En résumé, une façon d’être heureux et motivé au travail est de reconnaître vos talents et de les déployer. La théorie du flux vous invite à vous y lancer, puisque le plaisir que vous en retirerez sera durable et revigorant.

Sur ce, je vous souhaite une belle continuation et au plaisir de vous retrouver en mai pour le prochain bulletin.

La tentation de la guimauve

Mars 2014

Mars 14Connaissez-vous le test de la guimauve? Durant les années 1960, un professeur de l’Université Stanford, Walter Mischel, a mené une étude auprès de 600 enfants de 4 ans dans le but de déterminer les effets de la gratification différée sur les enfants.

L’expérience se passait comme ceci. À tour de rôle, les enfants allaient dans une pièce. Une dame se présentait, plaçait une guimauve dans une assiette, devant l’enfant, puis lui disait qu’elle allait s’absenter pendant 15 minutes. Elle lui promettait que, s’il s’abstenait de manger la guimauve, elle lui en donnerait une deuxième à son retour. Les enfants réagirent différemment à cette expérience. Certains mangèrent la guimauve aussitôt que la chercheure eut fermé la porte derrière elle. D’autres (30 % des enfants) furent capables d’attendre le retour de la dame pour recevoir la deuxième guimauve et les manger toutes les deux. Bien qu’également soumis à la tentation, ils avaient trouvé une façon de résister.

Quelle signification tirer de cette expérience? Walter Mischel a suivi ces enfants pendant plusieurs années pour voir comment leur vie se déroulait.

  • D’un côté, il découvrit que les enfants qui avaient résisté à la tentation de manger la guimauve réussissaient mieux à l’école et, plus tard, dans leur carrière, dans leur mariage et dans la vie en général. Ils avaient de meilleures relations avec leurs pairs, géraient mieux le stress et possédaient les traits de caractère utiles au succès, telles la confiance, la persévérance et la capacité de composer avec la frustration.
  • D’un autre côté, les enfants qui avaient englouti la guimauve éprouvaient de la difficulté à subordonner leurs impulsions immédiates au profit d’objectifs à long terme. Par exemple, quand il était temps d’étudier pour un examen important, ils avaient tendance à se laisser distraire par une émission de télévision.

Mais qu’avaient fait les enfants qui avaient réussi pour résister à la tentation et attendre la deuxième guimauve? Les chercheurs ont examiné les enregistrements plusieurs années plus tard et ont constaté que les enfants qui avaient pu attendre 15 minutes avant de manger les guimauves avaient réussi à le faire parce qu’ils avaient tous contrôlé leur environnement pour s’éloigner des tentations. Certains s’étaient couverts les yeux, d’autres avaient joué à cache-cache sous le bureau, d’autres avaient chanté des chansons, d’autres s’étaient tournés dos aux guimauves, d’autres s’étaient levés pour écouter à la porte, d’autres avaient marché dans la pièce. Ils avaient fait quelque chose pour ne pas avoir à faire face à la tentation. Le désir n’avait pas été vaincu, il avait simplement été oublié.

Ces stratégies peuvent également se transposer dans le milieu de travail. Il s’agit d’abord de déterminer le résultat, le projet, le rêve que vous désirez réaliser et d’identifier les tentations dont vous devrez vous éloigner pour atteindre votre objectif. Devant l’activité prioritaire à accomplir, il pourrait s’agir de fermer votre cellulaire, de filtrer vos appels, de désactiver les alertes de votre courriel, de fermer votre porte, d’enlever tout papier sur votre bureau, d’enlever les photos de famille de votre champs de vision, de faire face à un mur et non à une fenêtre. Il est facile de découvrir les tentations qui se présentent dans votre vie. Ce sont les activités qui vous donnent un plaisir immédiat (déguster la guimauve) mais qui vous privent d’avantages à plus long terme (savourer deux guimauves plus tard).

En fait, il vaut toujours mieux attendre pour obtenir ce que vous désirez vraiment : deux guimauves au lieu d’une seule. Pour cela, il suffit de retarder la gratification, c’est-à-dire sacrifier le plaisir immédiat de déguster la guimauve dans le but de savourer deux guimauves plus tard.

Le contrôle de votre impulsivité et le développement de saines habitudes, telles que la retenue, le focus, une vision à long terme et la priorisation, vous permettront de ne pas succomber à la tentation de la guimauve.

Sur ce, je vous souhaite un beau printemps et au plaisir de vous retrouver en avril pour le prochain bulletin.

Maximiser son bonheur

November 2013

Novembre13Dans une étude réalisée en 2012-2013 avec l’aide de trois autres chercheurs, Kelly Goldsmith, professeure adjointe de marketing à la Kellogg School of Management, a découvert qu’il est possible d’optimiser ses chances d’être heureux en observant de très près ses progrès.

Au cours de cette étude, 350 participants issus de 7 entreprises du Fortune 500 ont reçu chaque jour par courriel l’une des trois questions abordées dans l’étude. Une première visait à mesurer le bonheur : «Dans quelle mesure avez-vous été heureux aujourd’hui?» Une variante misait plutôt sur le comportement : «Avez-vous fait de votre mieux aujourd’hui pour être heureux?» Une dernière servait de question de contrôle et ne faisait aucunement allusion au bonheur.

Les chercheurs ont constaté que les participants encouragés à demeurer attentifs à leur bonheur pendant quelques semaines s’étaient sentis légèrement plus heureux que les participants qui n’avaient pas été invités à le faire. Les personnes qui avaient éprouvé le plus de bonheur figuraient parmi celles à qui on avait demandé : «Avez-vous fait de votre mieux aujourd’hui pour être heureux?»

Mais pourquoi le fait de recevoir une question par jour sur le bonheur nous rend-il plus heureux? D’abord, parce que cette question nous incite à faire un exercice d’introspection dans un train-train quotidien souvent envahissant et, ensuite, parce que cela nous permet d’adopter des comportements visant à développer notre capacité d’être plus heureux.

Voici, par ordre d’importance, les comportements que les participants ont adoptés pendant cette étude pour augmenter leur niveau de bonheur.

Se concentrer davantage sur les événements positifs de leur vie (38 % des participants)
À titre d’exemple, voici le commentaire d’un des participants à l’étude : «La question quotidienne me permettait de me focaliser davantage sur les événements positifs qui arrivaient dans ma vie, même si cela n’était que pour quelques instants.»

Entretenir des interactions positives avec autrui (16 % des participants)
Un participant à l’étude mentionne : «Me faire demander chaque jour si j’avais fait de mon mieux pour être heureux me permettait de faire le maximum en ce sens. Je me suis alors efforcé d’interagir plus amicalement avec mes collègues de travail et avec mes amis.»

Entreprendre des tâches productives et riches de sens (9 % des participants)
Un participant mentionne : «Oui, mon comportement semble avoir changé ou du moins ma façon d’aborder chaque journée. Je prêtais particulièrement attention à la réalisation de tâches qui non seulement me permettaient de me réaliser mais qui me faisaient plaisir également. Aussi, à la maison, j’ai entrepris plusieurs projets sur lesquels je ne cessais de procrastiner et que j’ai eu beaucoup de satisfaction à terminer.»

Se faire moins de soucis et relaxer davantage (9 % des participants)
Un participant mentionne : «J’ai fait un effort pour relaxer davantage. Je ne suis pas certain que cette attitude peut avoir un effet significatif sur le degré de bonheur, mais je crois que cela peut avoir un certain effet. Par exemple, je suis assez stressé lorsque je cuisine le souper pour ma famille, mais aujourd’hui j’ai essayé de ne pas trop m’inquiéter.»

Fait intéressant, ces quatre comportements adoptés par les participants correspondent aux quatre comportements qui conduisent au bonheur, selon les différents chercheurs.

Notons également un autre fait important. Une question quotidienne ne stimule pas que le bonheur mais toutes autres questions portant sur le comportement, telles que : «Ai-je fait de mon mieux aujourd’hui pour avoir des interactions positives avec autrui?», «Ai-je fait de mon mieux aujourd’hui pour fixer mes priorités?», «Ai-je fait de mon mieux aujourd’hui pour progresser vers l’atteinte de mes objectifs?» Cela devrait intéresser les entreprises qui souhaitent améliorer l’engagement et la productivité de leurs employés. Plutôt que de demander aux employés tous les six mois jusqu’à quel point ils sont engagés au sein de l’entreprise, un gestionnaire pourrait leur envoyer chaque jour une question du genre : «Avez-vous fait de votre mieux aujourd’hui pour vous investir au sein de l’entreprise?»

Mais comment pouvons-nous ajouter cette introspection quotidienne dans nos vies  Différentes options s’offrent à vous :
un post-it sur l’ordinateur;
un coaching, par un collaborateur, un superviseur ou un ami, qui s’engage à vous envoyer un courriel avec une question par jour;
le site web http://askmeevery.com/, développé en collaboration avec Kelly Goldsmith et les autres chercheurs de l’étude, où vous pouvez choisir une question. Un courriel vous sera envoyé tous les jours et vos réponses seront enregistrées de façon que vous puissiez suivre votre progrès.

Ainsi, si vous désirez maximiser votre bonheur, questionnez-vous chaque jour pour augmenter vos chances d’atteindre cet objectif.

Sur ce, je vous souhaite une belle continuation et au plaisir de vous retrouver en décembre pour le prochain bulletin.

Citation du mois
«J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé.» Voltaire.

Quelles sont vos politiques personnelles?

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Tout comme les entreprises développent des politiques qui leur permettent d’exprimer leur philosophie et de prendre de bonnes décisions (par exemple, Satisfaction garantie ou argent remis ou Le client a toujours raison, etc.), chacun de nous a également intérêt à établir des politiques personnelles pour guider sa vie.

Des politiques personnelles, ce sont des principes, des déclarations, des énoncés, des lignes directrices qui correspondent à votre philosophie et à ce qui vous importe dans la vie et qui orientent vos actions.

L’essentiel consiste à mettre ces politiques par écrit, de façon que vous puissiez les regarder chaque jour, jusqu’à ce que chacune d’elles devienne une habitude. Elles peuvent être inscrites à la première page de votre agenda, enregistrées dans votre agenda électronique, énumérées sur un petit carton ou accrochées au mur.

Voici quelques exemples de politiques personnelles :

1. Il y a quelques années, quand Pierre Péladeau est décédé, le Journal de Montréal relatait, dans un article, les cinq règles d’or de Pierre Péladeau :
• se présenter toujours à l’heure à un rendez-vous;
• rappeler chaque personne qui lui laissait un message;
• garder constamment un agenda devant lui;
• tout noter;
• respecter la parole donnée.
Ces cinq règles d’or représentaient les politiques personnelles de Pierre Péladeau.

2. Un autre article, cette fois-ci dans la revue « HEC Montréal Mag » de l’automne 2011, mentionnait que le professeur Taieb Hafsi plaçait bien en vue sur sa porte la citation suivante, inspirée d’un texte de Mahatma Gandhi : « L’étudiant est notre plus important visiteur. Il n’interrompt pas notre travail, il en est l’objet. Nous ne lui faisons pas une faveur en le servant, il nous en offre le privilège. » Cette citation traduisait bien l’essentiel de la philosophie qui a nourri l’enseignant tout au cours de sa carrière et fournit un autre exemple de politique personnelle.

3. Le dernier exemple dont j’aimerais vous entretenir se trouve dans la lettre d’adieu de Jack Layton. Je vous rappelle comment se termine sa lettre d’adieu, puisque vous avez sûrement eu l’occasion de la lire : « Mes amis, l’amour est 100 fois meilleur que la haine. L’espoir est meilleur que la peur. L’optimisme est meilleur que le désespoir. Alors, aimons, gardons espoir et restons optimiste. Et nous changerons le monde. » Dans ce texte et dans le reste de la lettre de Jack Layton, nous voyons clairement se dessiner les principes que Jack Layton a choisis pour gouverner sa vie : améliorer l’état des choses, aimer, garder espoir et rester optimiste.

4. Voici d’autres exemples de politiques personnelles susceptibles de vous inspirer pour énoncer les vôtres :
• Faire une seule chose à la fois.
• Ne pas être toujours à la course.
• Traiter les autres de la même façon dont j’aimerais être traité.
• Discuter avec ma famille des décisions qui l’affectent.
• Toujours me lever à 6 h.
• Arrêter de travailler les fins de semaine.
• Prendre congé le dimanche.
• M’interdire de travailler le soir.
• Travailler seulement deux soirs par mois.
• Épargner 10 % de mon salaire.
• M’abstenir de manger entre les repas.
• M’améliorer constamment.
• Rendre service aux autres.
• Avoir une vie équilibrée et passer suffisamment de temps dans chacun des aspects importants de ma vie.
• Avoir du plaisir.
• Éviter d’être la personne après qui l’on attend lorsqu’il y a un travail à remettre ou une
information à donner.
• Établir mes priorités professionnelles autour de mes priorités personnelles.
• Être généreux.
• Cultiver la paix de l’esprit.
• Etc.

Assurez-vous de discuter de vos politiques avec toutes les personnes qui sont touchées par elles. En dialoguant, vous vous retrouverez peut-être dans l’obligation de modifier un peu vos politiques. L’important est de vous assurer que celles-ci reflètent toujours vos valeurs et vos croyances, et non celles des autres.

Finalement, les politiques sont des lignes directrices et non des règles, dans le sens qu’elles doivent rester flexibles en fonction de la situation. Par exemple, même si votre politique est de ne travailler que le jour, rien ne vous empêche de travailler le soir, à l’occasion. Toutefois, si vous êtes constamment confrontés à travailler le soir, vous devrez soit changer votre politique personnelle, soit trouver un emploi qui laisse vos soirées  ibres. L’important est de réaliser que nous ne pouvons pas aller à l’encontre de nos valeurs personnelles sans en payer le prix. Si vous le faites, vous augmenterez votre stress, vous diminuerez votre estime de vous-même et vous aurez finalement moins de plaisir.

Ainsi, prenez le temps de définir vos politiques personnelles, de les mettre par écrit et de les lire chaque jour. Elles vous serviront à atteindre vos objectifs, à prendre des décisions, à dire « non », à éviter de vous impliquer dans des activités incompatibles avec vos convictions, à développer de l’autodiscipline dans les domaines de votre vie où vous constatez certains points à améliorer et surtout à vivre une vie en conformité avec vos valeurs.

Sur ce, je vous souhaite un très beau mois de février et au plaisir de vous retrouver pour le prochain bulletin.

Citation du mois
« À tout principe se rattachent des conséquences. Elles se révèlent positives lorsque nous vivons en harmonie avec ces principes, mais négatives lorsque nous les transgressons. » – Stephen R. Covey

L’art de changer d’habitudes

Décembre 2011

Noël arrive à grands pas et avec l’approche de la Nouvelle Année vient le temps des fameuses résolutions! Par exemple, certains décideront de s’adonner au sport ou de mieux s’alimenter alors que d’autres voudront arrêter de fumer ou envisageront de publier un livre.

Quelles que soient nos résolutions du Nouvel An, la plupart d’entre elles concernent l’acquisition de nouvelles habitudes. Certes, il n’est guère facile de changer d’habitudes, mais nous pouvons maximiser nos chances d’y arriver en suivant une stratégie de changement éprouvée. Voici en quoi consiste cette stratégie:

  1. Ne vous préoccupez que d’une seule habitude à la fois
    Nous le savons tous pour l’avoir expérimenté. Nous adoptons des résolutions pour le Nouvel An et nous tentons de les appliquer toutes en même temps. Au bout de quelques jours ou de quelques semaines, ces bonnes résolutions sont jetées aux oubliettes. Pour réussir à changer nos habitudes, nous devons impérativement ne nous attaquer qu’à une seule habitude à la fois.
  2. Identifiez la mauvaise habitude à changer
    Identifiez également toutes les conséquences défavorables que pourrait entraîner cette mauvaise habitude dans votre vie future si vous ne la transformiez pas. La prise de conscience de ces conséquences défavorables vous servira de moteur de changement.
  3. Définissez la nouvelle habitude à acquérir
    Ce nouveau comportement est normalement l’opposé de votre ancienne attitude. Par exemple, si l’habitude à rectifier est de «ne pas faire de sport», la nouvelle habitude à développer sera de «faire du sport». L’important ici est de dresser une liste de tous les avantages qui découleront de cette nouvelle habitude. Ceux-ci vous motiveront à passer à l’action et à modifier vos habitudes.
  4. Dressez un plan d’action en trois étapes pour créer votre nouvelle habitude
    À titre d’exemple, si vous désirez vous livrer à l’exercice physique, vous pourriez identifier les trois étapes préliminaires suivantes: acheter les vêtements nécessaires, vous abonner à un centre de conditionnement physique et trouver un partenaire qui vous aidera à maintenir votre motivation. L’essentiel ici est de décider des actions à entreprendre pour implanter une nouvelle habitude.
  5. Commencez graduellement
    Ne visez pas trop haut au départ. Par exemple, si vous souhaitez pratiquer du sport une heure chaque jour, commencez par 10 minutes quotidiennement. Plus votre objectif sera facile au début, plus vous augmenterez vos chances de l’atteindre par la suite.
  6. Mettez par écrit les étapes à franchir
    Pour changer d’habitudes, il importe de suivre nos progrès. Ce suivi devient beaucoup plus facile lorsque tout le processus a d’abord été défini par écrit. Ainsi, prenez une feuille de papier et inscrivez les étapes 2, 3 et 4 sur cette feuille.
  7. Avisez votre entourage
    Le simple fait de vous lancer un défi et d’en faire part à votre entourage est un gage de réussite. De plus, en cas de défaillance de votre part, votre entourage pourra ranimer votre motivation.
  8. Effectuez un bilan quotidien
    Vous pourriez faire le point tous les deux ou trois jours, mais vos chances de réussite s’en trouveront accrues si vous réalisez un bilan à la fin de chaque journée.
  9. Fêtez votre changement d’habitude
    On considère habituellement que l’acquisition d’une nouvelle habitude, particulièrement lorsqu’elle demande de petits ajustements dans notre comportement, prendrait environ 21 jours. Au terme de ces 21 jours, cette nouvelle habitude se transformerait en nouvel automatisme. Prenez le temps de célébrer votre succès et continuez sur votre lancée en choisissant d’adopter une autre résolution.

Cette stratégie pour réussir un changement d’habitudes s’applique à toute habitude, que celle-ci concerne votre vie professionnelle ou votre vie personnelle. L’important est de mettre par écrit la mauvaise habitude à changer, en notant les conséquences défavorables de celle-ci; et la nouvelle habitude à acquérir, en précisant les avantages inhérents à ce changement, ainsi que le plan d’action en trois étapes pour y parvenir.

Sur ce, je vous souhaite une très belle année 2012 et au plaisir de vous retrouver au début janvier pour le prochain bulletin!

Citation du mois
«Le remède à l’habitude est l’habitude contraire.» Épictète

La gratitude rend heureux!

Décembre 2010

Savez-vous que vous pouvez augmenter votre sentiment général de bonheur de 25% si vous exprimez régulièrement de la gratitude par rapport aux nombreux bienfaits de votre vie?

C’est du moins ce que révèle le Dr Emmons, éminent psychologue américain reconnu mondialement pour ses recherches sur la gratitude. En 2003, il a effectué une étude auprès de plusieurs centaines de personnes qu’il a divisées en trois groupes. Au premier groupe d’individus il a demandé d’écrire chaque jour cinq choses pour lesquelles ils étaient reconnaissants. Au deuxième groupe il a demandé d’énumérer cinq événements qui leur étaient arrivés au cours de la journée et au troisième groupe il a demandé d’indiquer cinq situations qui les avaient ennuyés pendant la journée. Les résultats ont été sans équivoque. Le groupe de gens qui manifestaient de la gratitude apparaissaient nettement plus heureux et plus optimistes par rapport à leur avenir. Mieux encore : ces personnes signalaient moins de soucis de santé et prenaient davantage soin d’elles-mêmes, notamment par la pratique d’activités sportives.

Les psychologues mentionnent qu’il est important que l’exercice de la gratitude soit fait de façon consciente (penser aux bienfaits de sa vie ou les écrire), sinon nous avons tendance à prendre les choses pour acquis. Le bonheur ressenti par rapport aux bienfaits de la vie se compare à ce qui se passe quand nous entrons dans une pièce qui sent le bon pain frais. Au début, nous détectons rapidement les senteurs très agréables, mais, au fur et à mesure que le temps passe, l’odeur du pain frais disparaît complètement de notre conscience. En fait, le seul moyen de déceler encore cet arôme est de sortir de la pièce et d’y revenir de nouveau.

Le même concept s’applique au bonheur de manière exactement identique. Tout le monde a dans sa vie une raison d’être heureux. Il peut s’agir d’un partenaire amoureux, d’une bonne santé, d’enfants formidables, d’un travail satisfaisant, d’amis proches, de passe-temps intéressants, d’un chez-soi, d’un album signé de Céline Dion, etc. Cependant, au fur et à mesure que le temps passe, nous nous habituons à ce que nous possédons et, tout comme l’odeur du pain frais, ces formidables privilèges disparaissent de notre conscience.

Les psychologues nous invitent fortement à faire de la gratitude un exercice quotidien pour reconnaître et savourer les beautés de notre vie. Voici quelques idées pouvant vous y aider.

  1. Prenez cinq minutes chaque jour. L’exercice de la gratitude n’a pas besoin d’être long. L’important est que vous preniez l’habitude de le pratiquer quotidiennement. Vous pouvez le faire le matin, au lit, juste avant de vous lever, en prenant une douche, en faisant votre marche quotidienne ou vos exercices, en revenant du bureau à la fin de la journée, au moment d’aller au lit ou à tout autre moment.
  2. Posez-vous la question «De quoi suis-je le plus reconnaissant aujourd’hui?» L’important est de trouver des choses pour lesquelles vous ressentez sincèrement de la gratitude et qui suscitent en vous des émotions positives de reconnaissance. Pensez aux domaines importants de votre vie : votre santé physique, votre vitalité, vos finances, votre travail, votre conjoint, vos enfants, votre famille, vos amis. Vous constaterez que certaines réponses demeureront les mêmes de jour en jour alors que d’autres varieront en fonction de ce que vous aurez vécu récemment.

    Pour ma part, j’aime particulièrement les cinq questions proposées par le motivateur américain, Anthony Robbins. Les voici :

    • De quoi suis-je le plus reconnaissant aujourd’hui?
    • De quoi suis-je le plus fière aujourd’hui?
    • Qu’est-ce qui me rend le plus heureux aujourd’hui?
    • Qu’est-ce qui m’excite le plus aujourd’hui?
    • Quelles sont les personnes que j’aime, qui m’aiment et qui m’entourent?
  3. Créez un journal de la gratitude. L’exercice de la gratitude peut être fait mentalement, bien sûr, mais les personnes qui aiment écrire apprécieront créer un journal de la gratitude. Elles pourront ainsi décrire sur papier les bienfaits de leur vie quotidienne.
  4. Imaginez que vous perdez les choses précieuses de votre vie. Comme nous avons tendance à prendre pour acquis ce qu’il y a de précieux dans nos vies, cet exercice consiste d’abord à imaginer que vous perdez ces acquis (comme vos relations les plus importantes; votre capacité à marcher, à entendre; votre maison, etc.) et à imaginer par la suite que vous retrouvez un à un tous ces acquis. L’idée est de vraiment ressentir de la gratitude pour ce que nous prenons pour acquis dans nos vies.
  5. Voyez le côté positif de chaque situation. Ressentir de la gratitude ne veut pas dire que tout est merveilleux dans notre vie et que nous ne rencontrons aucun problème. Cela signifie simplement que nous sommes reconnaissants des bénédictions reçues. Lorsque vous vivez une situation triste, difficile ou stressante, rappelez-vous qu’il existe un côté positif à toute chose et concentrez-vous sur cet aspect positif.
  6. Dites «Merci!» Il peut s’agir de «Mercis» que vous lancez à la vie elle-même pour ce que vous recevez ou de « Mercis » que vous adressez à une personne qui a posé un geste gentil à votre égard. Dans ce dernier cas, prenez le temps de conscientiser les efforts que cela a demandé à la personne qui vous a démontré cette gentillesse. Cela vous permettra de vraiment ressentir votre remerciement.

Selon les psychologues, la gratitude est l’une des émotions qui augmente le plus notre qualité de vie. En effet, la gratitude permet de ressentir des émotions positives de reconnaissance, d’appréciation et d’émerveillement qui nous donnent vraiment l’impression d’être privilégiés.

Cependant, pour qu’elle soit bénéfique, la gratitude doit respecter trois éléments. Elle doit être faite consciemment, identifier les raisons pour lesquelles nous sommes reconnaissants et être accompagnée d’un «Merci!» pour tous ces bienfaits de la vie.

Je vous souhaite que chaque journée de cette nouvelle année soit une ode à la gratitude!

Citation du mois
«La gratitude est la mère de toutes les vertus.» Ciceron.

Gardez le contrôle sur vos outils technologiques

Juin/Juillet 2010

Les outils technologiques contrôlent-ils votre vie? Par exemple, le matin, votre première préoccupation est-elle de vérifier vos courriels, avant même de vous habiller ou de vous brosser les dents? Vous promenez-vous sur la plage avec votre BlackBerry? Gardez-vous votre cellulaire allumé pendant les réunions? Vous promenez-vous toujours avec un écouteur à l’oreille pour recevoir sur-le-champ les appels sur votre cellulaire? Si oui, peut-être que la technologie contrôle votre vie à votre place.

Pour vous assurer de maintenir le contrôle de votre vie et de votre travail tout en bénéficiant des nombreux avantages des outils technologiques, je vous suggère fortement de développer des lignes directrices ou des politiques personnelles quant à l’utilisation judicieuse de la technologie. Bien sûr, ces lignes directrices varieront d’une personne à l’autre et vous les choisirez en fonction de votre profession, de l’entreprise pour laquelle vous travaillez, des circonstances et de vos valeurs. Voici cependant quelques exemples de lignes directrices dont vous pourrez vous inspirer :

  • Éteindre les outils technologiques les week-ends et à 20 h les soirs de semaine.
  • Fermer les outils technologiques pendant les réunions, les repas, les rendez-vous, les rencontres sociales et les sorties en famille.
  • Éviter de prendre ses courriels plus de quatre fois par jour en semaine.
  • S’abstenir de répondre à des courriels liés à l’entreprise les fins de semaine.
  • Pendant les vacances, cessez totalement l’utilisation des outils technologiques.

    Selon un sondage d’Expedia.ca publié en 2008, 46 % des Québécois affirment que les outils technologiques utilisés au cours des vacances nuisent à leur détente.

    Cependant, pour certaines personnes (18 % d’entre elles, selon le même sondage), ce sont justement les outils technologiques qui leur permettent de prendre des vacances, puisqu’elles peuvent garder le contact avec le bureau durant les projets importants. Dans ce cas, ne prenez vos messages qu’une fois par jour à la fin de la journée.

Vous remarquerez que l’élaboration de vos lignes directrices ne vous assurera pas uniquement le contrôle de votre vie et de votre travail. Elle vous permettra également de devenir plus productif, de vivre moins de stress et d’améliorer vos relations.

Sur ce, je vous souhaite un bel été et de très agréables vacances, et ce sera avec grand plaisir que je vous retrouverai dès la mi-août pour le prochain bulletin.

Citation du mois
«Serons-nous capables de choisir les éléments de la technologie qui améliorent la qualité de vie et d’éviter ceux qui la détériorent?» David Baltimore.

Aiguisez vos compétences décisionnelles

Mars 2010

On a parfois de la difficulté à prendre une décision. Quelquefois on est trop lent à se décider et on perd du temps. D’autres fois, on agit sur l’inspiration du moment, sans trop réfléchir, et on se retrouve ensuite dans l’obligation de réparer des erreurs qui peuvent être coûteuses. Cependant la pire chose que l’on puisse faire par rapport à une prise de décision, c’est d’éviter de prendre une décision. Napoléon Hill, auteur du livre «Réfléchissez et devenez riche», a réalisé une étude auprès de gens à succès et il a découvert que tous, sans exception, étaient des personnes qui ne retardaient pas sans cesse le moment de leur prise de décisions. Alors si l’indécision vous guette plus souvent qu’à votre tour, voici quelques moyens susceptibles de vous tirer d’embarras.

  • Imaginez les pires conséquences de votre future décision et demandez-vous si vous pourriez les supporter. Si la réponse est «oui», allez-y! On ne peut pas chaque fois être certain à 100%. Le général américain George Patton, célèbre par ses victoires au cours de la Seconde Guerre mondiale, avait coutume de dire que si l’on atteint 80% de certitude, il ne faut pas hésiter une seconde.
  • Prenez rapidement les décisions mineures. Ainsi dosez votre temps selon l’importance de la décision. Par exemple, limitez le temps que vous prendrez à décider du menu de la fête de Noël, mais prévoyez le temps nécessaire pour choisir une nouvelle gamme de produits pour l’entreprise.
  • Inspirez-vous de la méthode de Benjamin Franklin, éminent inventeur, politicien et
    philosophe du XIIIe siècle. Pliez une feuille de papier en deux. D’un côté, notez toutes vos raisons de prendre une décision et, de l’autre, toutes les raisons qui s’y opposent. Comparez ensuite les deux colonnes. En principe, le choix à effectuer vous apparaîtra clairement.
  • Mettez la décision de côté pendant un certain temps. Si vous vous enlisez dans votre processus de prise de décision et que la lenteur de votre progrès vous frustre, il est souvent plus rapide à long terme de mettre le problème de côté pour un certain temps. Travaillez sur d’autres activités pendant quelques heures ou quelques jours et ensuite revenez au problème. Le changement de rythme revitalisera votre pensée. Toutefois ne remettez à plus tard qu’une seule fois, sinon vous serez tenté de procrastiner.
  • Tenez une séance de remue-méninges. Lorsque les décisions requièrent un processus de résolution de problèmes, n’hésitez pas à consulter les gens concernés pour trouver des solutions.
  • Ne consultez que les personnes dont les opinions sont essentielles à la prise de décision. Avoir trop de personnes engagées dans le processus décisionnel ralentit celui-ci.
  • Déléguez. Certaines décisions gagneront à être prises par les gens qui sont directement visés sur une base quotidienne. N’hésitez donc pas à déléguer.
  • Utilisez la technique «pile ou face». Si vous hésitez toujours sur la décision à prendre par rapport à une situation, Mark McCormack suggère, dans son livre «What they don’t teach you at Harvard Business School», de ne pas s’acharner à travailler sur sa liste de «pour et contre» mais plutôt d’utiliser la technique «pile ou face». Cette technique consiste à lancer une pièce de monnaie en l’air en pariant sur le résultat : par exemple, «pile», vous le faites; «face», vous ne le faites pas. L’important ici n’est pas tant le résultat obtenu (pile ou face) que les sentiments que vous ressentez à l’instant où la pièce de monnaie se trouve en l’air. Faites-en l’expérience et demandez-vous par la suite ce que vous espériez à ce moment-là: que la pièce tombe sur «pile» ou plutôt sur «face»? L’auteur affirme que ce sont bien souvent les sentiments ressentis par rapport à une situation qui nous aident à prendre la bonne décision.
  • Prenez une décision par jour. Si vous souffrez d’indécision, donnez-vous un petit devoir, soit celui de prendre une décision par jour et d’analyser par la suite si celle-ci a été profitable. Vous vous apercevrez que beaucoup de choix ont été profitables et vous gagnerez ainsi en confiance dans la prise de décisions.
  • N’ayez pas peur de prendre des décisions: nous apprenons de nos erreurs. La littérature nous fait découvrir plusieurs personnes qui ont fait de mauvais choix dans leur parcours. Pourtant elles sont presque toujours arrivées à leurs fins. Aussi ne perdez pas de temps sur les décisions passées. Au lieu de dire «Si seulement j’avais fait telle ou telle chose…», dites «La prochaine fois, je…». L’important est de tirer une leçon d’une mauvaise décision et de passer à autre chose.
  • Prenez plus de trois secondes… pour une juste prise de décision. Dans son livre «Gagner en efficacité», le docteur Patrick M. Georges suggère de répondre moins vite aux questions importantes que l’on vous pose. Il mentionne que, si l’on prend moins de trois secondes entre la question et la réponse, c’est une erreur assurée. «On est plus intelligent, dit-il, lorsqu’on laisse suffisamment de temps entre la question et la réponse.» Il conseille donc de se donner du temps de réflexion pour se décider, ce qui minimise ainsi les risques d’erreur.
  • Prenez toujours vos décisions à court terme en gardant à l’esprit vos objectifs à long terme. Ne vous précipitez pas pour prendre une décision qui résoudrait uniquement le problème à court terme mais qui, à long terme, vous créerait d’autres problèmes.

Il y a certes plusieurs causes à l’indécision : le manque d’informations, la peur de se tromper, l’abondance de choix, l’intolérance à l’incertitude, etc. Il est tout à fait normal que vous puissiez faire face à l’indécision passagère, le temps de prendre une décision réfléchie. Toutefois, si après mûre réflexion l’indécision vous guette toujours, les quelques conseils ci-dessus pourront vous aider à aiguiser vos compétences décisionnelles.

Citation du mois
«Ne crains pas d’avancer lentement, crains seulement de t’arrêter.» Sagesse chinoise.